Gifu Niouze |
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Mina-san, Mesdames, Messieurs Les Partenaires :
La Communauté Intercommunale Réunion Est, qui regroupe les six commmunes de l'est de l'île de la Réunion: Bras-Panon, Plaine des Palmistes, Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Rose et Salazie, n'a pas exposé, mais elle a pris en charge la location du Musée dans le centre artisanal Active-G où la deuxième partie de l'exposition s'est déroulée du jeudi 9 au vendredi 17 juin 2005. Vous retrouverez ci-dessous les trente épisodes du Gifu Niouze qui ont été publiés du jeudi 26 mai au vendredi 24 juin 2005. En cliquant sur les images, vous aurez accès à des photos en haute définition. En cliquant sur les cases ci-dessous, vous aurez un accès direct à un numéro spécifique.
Mina-san, Mesdames, Messieurs, Après un long vol crépusculaire au dessus de la Sibérie, je viens de découvrir le nouvel aéroport de Nagoya-Chubu, qui est beau, simple, sobre et fonctionnel comme on pouvait l'attendre. Il y a un petit je ne sais quoi qui fait que je respire bien chaque fois que j'arrive au pays du Soleil Levant. C'est vrai aussi pour Sainte-Rose. Je vais interrompre les « Notes d'Organisation » aux partenaires de Expo Réunion Gifu 2005 pour les remplacer à partir d'aujourd'hui par un journal, un petit billet quotidien, où vous trouverez les témoignages de ce qui s'est passé dans la journée. J'ai occupé tout mon après-midi dans le secteur fret de l'aéroport de Nagoya, entre une première visite à JAL Cargo, le partenaire local d'Air France Cargo avec qui j'ai fait affaire au départ, entre les bureaux de la douane et les déclarations où il m'a fallu remplir « n » documents et apposer cinquante signatures, mais tout ça c'est fait dans un climat de gentillesse et de sourire exemplaire, les douaniers n'arrêtaient pas de trouver des moyens de baisser les taxes pour ce qui restera au Japon, et ils ont été remarquables dans le traitement des deux meubles qui doivent reprendre l'air vers La Réunion à la fin du mois de juin. Dans une prochaine vie, si c'est comme çà, je veux bien être douanier japonais. Tout ça s'est fait en anglais, qui n'était la langue natale ni des uns ni des autres, mais ça s'est bien passé. On a fait les photos des meubles pour le contrôle de douane à la sortie, ensuite je suis retourné chez JAL pour sortir les colis « expo » du magasin, et je me suis débrouillé pour trouver un transporteur local pour les apporter dans le magasin de la Préfecture de Gifu où ils seront entreposés en attendant les expositions à Hana Festa et Active-G. Le téléphone portable marche, et c'est un bonheur. Je suis joignable depuis La Réunion au 0081 90 - 9127 - 8289 à tout moment, et du Japon aussi, et c'est quelquefois bien utile de pourvoir appeler ses amis pour faire la conversation dans les bureaux, parce que à pas plus de cent mètres du pied de la tour de contrôle de l'aéroport international de Nagoya, chez le transporteur national auquel je me suis adressé, pas une personne ne parlait le moindre mot d'anglais. On s'est débrouillés. Puis j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir que le nouveau train qui joint le nouvel aéroport à Nagoya poursuit sa route jusqu'au centre de Gifu, direct ! Le train m'a déposé au pied de l'hôtel où je vais passer quelques jours en attendant d'être hébergé en toute convivialité chez des amis pour l'essentiel du reste de mon séjour à Gifu. En même temps que la clé de ma chambre, le réceptionniste m'a remis un terminal wifi maison, et cinq minutes plus tard, les 37 courriers qui s'étaient accumulés en à peine un peu plus d'une journée commençaient à tomber. J'ai fait quelques réponses, puis à minuit et demi je suis descendu dans la boutique 24/24 qui se trouve de l'autre côté de la rue acheter des nouilles, un yaourt et une bouteille de « café-au-lait », en japonais dans le texte, histoire de boire un peu avant d'aller dormir.
A Gifu comme à La Réunion, quand on a de quoi faire, les journées passent vite. Le bâtiment des Services de la Région de Gifu Celle-ci a commencé tôt à la Direction des Affaires Internationales dans le bâtiment des Services de la Préfecture de Gifu, le Fureai Keikan, pour un dernier briefing avant l'ouverture de l'exposition réunionnaise au Festival des Fleurs Hana Festa 2005. Le matériel de l'expo est arrivé dans l'entrepôt de la Préfecture, et rendez-vous est donné lundi matin à Kani, où se trouve le Parc Floral, pour l'installation de l'exposition au Musée des Fleurs. C'est à l'équipe de direction pilotée par Nagato Ejiri-san, Kouichi Kojima-san et Masayuki Hayashi-san, et plus particulièrement au jeune français Brice Vuillet qui termine son dernier contrat au service de la Préfecture de Gifu, que nous devons certainement le montage remarquable de cette exposition. Nous ne saurons jamais trop les en remercier si ce n'est en les invitant à venir eux-mêmes à La Réunion. Retour au centre de Gifu, en bus et en train, avant de repartir pour l'Université, où m'attend le professeur Hideki Mino'ura, leader du développement d'une nouvelle filière de cellules photovoltaïques à base de composés organiques en lieu et place du silicium des cellules habituelles. Ces cellules sont moins efficaces que les cellules classiques, mais ce que l'on perd d'un côté se retrouve largement en termes de coûts et d'intégration harmonieuse dans l'environnement, un facteur primordial avec le développement attendu du photovoltaïque comme source primaire. Le professeur Mino'ura a donné son accord de principe pour que lui-même ou l'un de ses collaborateurs les plus proches participent à l'Université d'Eté Internationale organisée en octobre prochain par l'ARER, l'association réunionnaise pour l'étude des énergies présentes et futures, pour présenter ses cellules solaires innovantes. L'après-midi s'est terminé par des retrouvailles avec Mme Hiroko Kuroda-san, qui dirige le département des coopérations internationales de l'Université de Gifu, pour préparer de nouvelles rencontres, en particulier avec les secteurs agro-alimentaires. Le soir tombait quand je suis rentré au centre de Gifu pour tenter de me débrouiller seul dans un restaurant cent pour cent traditionnel, ce qui s'est terminé par un gentil fiasco, heureusement rattrapé par un restaurant moderne avec les photos du menu…
Journée dense, comme d'habitude, même si elle a commencé par une matinée un peu paresseuse et un long bain à la japonaise. Dans un petit restaurant de quartier, style «l'Aile et la Cuisse » pour ceux qui connaissent le film de Coluche et de De Funès, déjeuner avec Laeticia Gardaix, une professeur de français qui vit à Gifu, et qui s'est mise en quatre pour m'aider à mettre sur pied le programme actualisé des visites de la délégation. En quatre et même en beaucoup plus, si l'on compte ses élèves bénévoles qui sont prêts à nous aider pour faciliter la conversation sur les expositions à Hana Festa et Active-G. Dans la foulée, café chez « Champollion » avec Mme Toshie Kawade-san, qui parle un français impeccable, et qui accompagnera la délégation sur la plupart de ses déplacements hors expo, dans ce zambrocal de représentation, de contact et de découverte que nous avons concocté par un souci d'efficacité et d'harmonie. Changement de décor, dans une petite entreprise de la banlieue de Gifu, sous un hangar qui sert de base technique pour le Club Spatial de Gifu, celui qui était venu à La Réunion en juillet 2004 nous présenter une magnifique fusée à eau à deux étages pour Expo Science Océan Indien 2004. La fusée qui se construit ici est un peu plus complexe, et le deuxième étage emporte une caméra pour prendre et transmettre en temps réel des images du sol. Dans un mois et demi, le club prendra l'avion, la fusée sous le bras, pour aller la lancer dans la France de l'Hémisphère Nord, au fond de la Creuse, dans le cadre de la campagne de lancements de fusées expérimentales organisée par le Cnes et par l'association Planète Sciences. Présentation pour les et puis retour vers une auberge du centre de Gifu pour une dégustation de petits plats dînatoires et les « kampai » qui vont avec. Une excellente ambiance pour une conversation ciblée sur les projets futurs, à laquelle viendra se joindre le temps d'un instant notre ami Michel Marqui depuis la bonne ville de Saint-Joseph, à 9000 km de Gifu. Trois projets de coopération sont en cours de préparation. Avec un peu de méthode, il n'y a pas de raison pour que ce ne soient pas trois nouveaux succès. Et nous voilà partis sur une évocation du passé et de la grande aventure que fut le satellite Spoutnik 40 Ans, « made in La Réunion ». A la sortie du restaurant, sur la passerelle qui permet aux piétons de traverser l'avenue de la gare, nous avons rencontré par hasard nos amis des services de la Préfecture, et du coup, pris encore un nouveau rendez-vous. Le monde est petit.
Terminé de remonter la maquette de Spoutnik 40 Ans avec deux kilos de piles neuves achetées sur place. L'évènement de la journée est l'arrivée du deuxième membre de la délégation réunionnaise : Idriss Kathrada, spécialiste de la formation. En allant prendre le train qui mène à l'aéroport de Nagoya, dans la rue principale qui relie les deux gares de Gifu, celle du « JR », le Japan Railways relié au réseau national, et la gare des lignes privées de Meitetsu, le paysage a bien changé depuis mon dernier voyage il y a à peine deux mois et demi : le tramway qui faisait partie de la vie de Gifu depuis 70 ans a disparu, disparus aussi tous les fils aériens du système d'alimentation, en attendant l'enlèvement des rails dans les prochaines semaines. Et en attendant peut-être, d'ici quelques années, une proposition pour l'installation d'un tram-train qui ferait le lien direct sur Nagoya ? Qui vivra verra. A son arrivée, Idriss Kathrada me salue en japonais avec des paroles de bonjour qui se veulent convaincante, mais il faudra encore quelques efforts pour l'accent. Ca viendra avec le temps et l'expérience des rencontres. Le temps de poser ses bagages et d'installer la liaison wifi dans la chambre de son hôtel, et nous voilà repartis, en compagnie de Mme Kuniko Ogimoto, qui nous guide dans un magasin de tissus pour acheter de quoi couvrir élégamment les tables qui serviront pour notre exposition. A Gifu comme dans l'ensemble du Japon, la plupart des magasins sont ouverts le dimanche, et l'équivalent des boutiques chinois sont ouvertes 24 heures sur 24. Si à quatre heures du matin on a une petite faim, une petite soif, besoin de changer des piles, ou d'acheter un stylo-bille, pas de problème. Un repas, pour des français, est toujours l'occasion de philosopher. Que se passe-t-il quand des rencontres se montent comme celles entre La Réunion et Gifu ? Que se passe-t-il quand se développent des associations comme « Amarres », cette sorte de Collège Invisible de la Diaspora réunionnaise mondiale ? Que deviennent les valeurs, celles qui comptent ou celles qui se comptent, dans un élargissement de la pensée et de l'action à la dimension planétaire ? Que sera sera, qui vivra verra. Idriss Kathrada au moment crucial du choix du menu Un repas, pour des français, est toujours l'occasion de philosopher. Que se passe-t-il quand des rencontres se montent comme celles entre La Réunion et Gifu ? Que se passe-t-il quand se développent des associations comme « Amarres », cette sorte de Collège Invisible de la Diaspora réunionnaise mondiale ? Que deviennent les valeurs, celles qui comptent ou celles qui se comptent, dans un élargissement de la pensée et de l'action à la dimension planétaire ? Que sera sera, qui vivra verra. Sur le plan technique, dans ce petit restaurant familial, on choisit son plat dans la vitrine, ensuite, à l'entrée du restaurant, on met son billet ou ses pièces dans la machine à sous, en échange de quoi on reçoit un ticket que l'on donne à la serveuse. Le résultat est joli à voir, et tout à fait honorable au goût, le sourire en prime. Ca c'est pour les menus du soir. Le poisson au petit déjeuner, certains ont du mal.
Ouverture de l'exposition à Hana Festa Levé aux aurores pour prendre une heure de train jusqu'à Kani pendant que nos amis de la Préfecture sont venus en voiture avec notre matériel d'exposition. Petite et agréable surprise en arrivant : au lieu des 8 mètres de murs dans un angle qui étaient prévus, l'organisation d'Hana Festa ( le « Festival des Fleurs » ) nous donne 16 mètres, le double, sur trois côtés. Nous allons nous adapter à cette situation inattendue en ajoutant à l'expo des images des cases et des paysages de La Réunion. Après avoir collé sur les murs les photos des fleurs des Plantations Mélissa, dont un magnifique ensemble de Roses de Porcelaine qui sont les vedettes de notre présentation, après avoir disposé sur les tables les boites et les petites cases de l'Atelier des Margouillats pour souligner l'aspect créole de l'exposition, après avoir posé les cartes et le globe terrestre et mis en marche les LED bleues clignotantes qui indiquent les situations respectives de Gifu et de La Réunion, après avoir recollé les photos qui se décollent sinon ce ne serait pas une vraie mise en place d'exposition, il ne nous reste plus qu'à disposer le dodo en bois qui fait clopin-clopant sur sa rampe en tamarin, et il est déjà 9 heures et demie, l'heure d'accueillir les premiers visiteurs. Ces visiteurs vont défiler toute la journée jusqu'à la fermeture à 17 heures, en s'arrêtant pour écouter les explications de Mr. Brice Vuillet et de Mme Masako Daté qui leur parlent de cette perle de l'Europe au coeur de l'Océan Indien. Ils en retiendront au moins deux choses, le nom de « La Réunion », et l'emplacement d'une lumière qui brille sur la surface de la Planète, avant de repartir avec un rendez-vous pour l'expo qui aura lieu au centre de Gifu dans une dizaine de jours. A plusieurs reprises dans la journée nous avons fait le comptage du flux des visiteurs : au total il en est passé sur notre stand plus d'un millier au cours de la journée, et au terme de ce premier jour d'exposition à Hana Festa, Brice Vuillet a pu résumer la situation en quelques mots simples : « le succès a dépassé toutes les espérances… ». Hana Festa - Carte en relief et deux lumières sur le Globe Terrestre Hana Festa - Les Roses de Porcelaine des Plantations Mélissa Hana Festa - Les cases créoles de l'Atelier des Margouillats Hana Festa - Les fleurs tropicales des Plantations Mélissa Hana Festa - Café avec Brice Vuillet, Nagato Eijiri et Kouichi Kojima Hana Festa - Brice Vuillet explique La Réunion (1) Hana Festa - Brice Vuillet explique La Réunion (2) Hana Festa - Masako Daté et Brice Vuillet expliquent La Réunion Hana Festa - Brice Vuillet explique La Réunion (3) Hana Festa - Idriss Kathrada et Brice Vuillet expliuent La Réunion Hana Festa - Brice Vuillet explique La Réunion (4) Hana Festa - Brice Vuillet explique La Réunion (5) Hana Festa - La Terre à l'endroit Hana Festa - Parcours fléché vers La Réunion
N° 6 – Mardi 31 mai 2005 ( rédigé par Idriss Kathrada, Consultant ) L'exposition réunionnaise à Hana Festa s'inscrit dans un enchaînement de circonstances : la Préfecture de Gifu nous a offert cette opportunité parce que eux-mêmes ont profité pour organiser Hana Festa de l'opportunité que leur donnait la proximité de l'Exposition Universelle Aichi 2005 dans la banlieue de Nagoya. A partir de Nagoya et à douze heures de vol de Paris, vous pouvez arriver à l'Expo Universelle en voiture, en bus, éventuellement à pied, mais aussi en train ou encore en télécabine. Malgré les hautes technologies, pour la téléportation, il faudra peut-être attendre le 22 ème siècle. Sur quelques collines boisées qui avaient été préservées jusqu'à présent, un vaste parc d'activités intègre dorénavant l'espace naturel vu par l'homme. Une carte n'est pas vraiment indispensable, et un parcours aérien sur une plateforme piétonne dessert des zones géographiques rassemblées pour l'occasion, d'un continent à l'autre, en passant par les parrains de l'événement, Toyota, Hitachi et d'autres grandes firmes nippones. Sauf exception, vous accéderez sans empressement ni bousculade aux pavillons nationaux où les attentes ne dépassent pas une demi-heure en ce jour de semaine assez calme, mais si on veut visiter les pavillons high-tech, bonjour la queue et, ne disposant que d'une journée, je me suis abstenu. Si ce n'est que j'ai quand pris le temps de regarder le train à lévitation magnétique, le Maglev, mais ce n'était qu'une démonstration sur modèle réduit. Il faut savoir que le thème de cette exposition est « la sagesse de la nature ». Ce serait un bon sujet de philosophie pour le bac 2005, sur lequel je laisserai libre cours à votre imagination. Sans avoir à mettre le turbo, j'ai pu visiter les zones Asie et Europe. Chaque pays se raconte plus ou moins en exprimant ce qu'il entend par « sagesse de la nature » et comme toujours dans ce genre d'événement, on trouve une présentation des technologies, ou du tourisme, ou les deux, avec une boutique souvenirs et un restaurant en fin de parcours. Pour l'Asie, le Bengladesh et la Chine se démarquent avec de belles fresques.
Journée chargée, avec des pics de plus de trois cents visiteurs à l'heure, qui restent sur notre exposition entre une minute quand ils regardent seulement, et cinq minutes quand ils engagent la conversation. Ma connaissance de la langue japonaise est très rudimentaire, mais je peux comprendre quand on me demande combien il y a d'habitants à La Réunion et je peux répondre à la question. Heureusement, toute la matinée, Kinuko Omura-san est venue à la rescousse pour les questions plus complexes, telles que pourquoi le nom de « Rose de Porcelaine », qui d'ailleurs n'est pas exactement une rose, dans ce parc où il a sept mille variétés différentes de la fleur préférée des poètes. Ou encore « est-ce dangereux de vivre près du volcan ? », ou bien à quoi ressemblent les « letchis » ? De temps en temps, il y a des visiteurs qui parlent français, et certains le parlent très bien. Sinon on fait en anglais, mais on ne peut pas dire que ce soit une langue très pratiquée au Japon. Kuniko Omura (au centre ) présente La Réunion Kuniko-san a pris son téléphone et relancé les différents média pour la conférence de presse que nous devons tenir dans deux jours, quand l'ensemble de la délégation réunionnaise sera sur place. Sur les mille programmes que nous avions apportés, un tiers est déjà parti, portant les germes de futurs contacts. Les semaines de préparation sont en train de porter leurs fruits. Il ne faut plus réfléchir, simplement laisser les choses se dérouler, et être disponibles pour écouter les échos. En trois jours, il y a donc déjà eu environ 3500 visiteurs sur le stand de La Réunion, soit à peu près cinq pour cent des visiteurs de Hana Festa. Alors que l'Exposition Universelle à Aichi peine un peu pour atteindre ses objectifs, le Festival Floral de Gifu, qui était parti pour un million de visiteurs, fermera ses portes dans une dizaine de jours avec plus de deux millions d'entrées. Et c'est vraiment un très beau cadeau que la Préfecture de Gifu a fait à La Réunion en nous invitant à venir à Hana Festa. Le jour où il y aura des liaisons aériennes directes entre La Réunion et Singapour ou Hong Kong, il y aura un flot de visiteurs japonais qui viendront découvrir notre île. Le flot des visiteurs au Musée des Fleurs à Hana Festa 2005 Visiteurs sur l'espace de La Réunion à Hana Festa 2005 (1) Visiteurs sur l'espace de La Réunion à Hana Festa 2005 (2)
« Le voyage fut long, et nous avons commencé la journée assez fatigués. En distance, la Réunion n'est pas plus loin de Gifu que de Paris, mais on met deux fois plus de temps, ça doit être une question d'organisation. Mais ce qui était bien aussi, c'est qu'on a embarqué tout de suite sur des choses concrètes. J'ai été agréablement surprise par l'accueil du Jetro à la Préfecture de Gifu, c'était un entretien très chaleureux, ils étaient très à l'écoute de ce qu'on veut, à la recherche de solutions. » dixit Josiane Even, de l'Atelier des Margouillats. C'est vrai que l'on ressent bien le canal bichiques aérien en direction de Paris, et qu'une ouverture sérieuse des transports français et européens en direction de l'Asie au départ de La Réunion ne serait pas nécessairement une mauvaise initiative. Donc cette journée qui a vu l'arrivée de deux nouveaux membres de la délégation réunionnaise par Maurice et Kuala Lumpur a démarré sur les chapeaux de roues, avec une expédition aller-retour jusqu'à la gare de Nagoya histoire de valider les « JR Pass » des Japan Railways, suivie d'une découverte du « soba », c'est-à-dire les nouilles froides en sauce, avant de continuer sur une rencontre avec le groupe de volontaires qui nous assureront une présence en langue japonaise pratiquement continue sur l'expo au centre artisanal « Active-G », après la prestation Hana Festa. Ensuite, nous sommes allés au magasin Parco, un ensemble d'espaces sur sept étages plutôt branchés jeunes, situé en face de la gare des lignes de chemin de fer privées Meitetsu, pour permettre à Peter Mertes, le patron de Pardon ! de faire une rencontre avec le directeur local et d'avoir une première approche vers les textiles nippons. L'aspect impertinent des produits Pardon ! a certainement séduit, mais encore plus ce côté très régulièrement innovateur de la très dynamique maison réunionnaise de création, qui lui permet aujourd'hui de s'ouvrir au monde. Visite chez Parco ( magasin de mode pour les jeunes ) Une heure et quelques gouttes de pluie plus tard, rencontre au sommet du bâtiment des Services de la Préfecture (Région), au Bureau de Gifu de l'Organisation du Commerce Extérieur du Japon, avec le directeur Mr. Yoshifumi Matsudaira, et son adjoint francophone Mr. Daisuke Mizuno. Nous avons fait ensemble un tour très ouvert, en dépassant le cadre du simple commerce, pour explorer les possibilités de satisfaire les souhaits des partenaires Expo Réunion Gifu 2005. Un entretien chaleureux pour des relations durables. Visite au Jetro ( Commerce Extérieur du Japon )
« Les Japonais de Gifu, ils sont très différents les uns des autres, il y en a des petits et des grands, des gros et des maigres. Le contact n'est pas toujours facile, et même quand on a auprès de soi une interprète qualifiée, on ne comprend pas toujours ce qu'ils veulent dire. Pourtant, on sent qu'ils nous ressemblent, ils sont comme nous. » dixit Josiane Even, de l'Atelier des Margouillats . Interview par le Ashahi Shimbun Les Niouze sont là. Deux journalistes sont venus à la Conférence de Presse : Daisuke Fujiura, reporter local du grand journal national Asahi Shimbun, il nous a interviewés pendant une heure et demie, et Satoru Miyamoto, du Gifu Shimbun, le premier journal régional, le, qui nous a entretenus pendant une demi-heure. Ils nous ont posé des questions, rapides, détaillées, pour raconter l'exposition Hana Festa, pour annoncer celle à Active-G, et pour parler des relations entre La Réunion et Gifu, deux régions qui sont les nôtres, et donc particulièrement remarquables. Dans l'après-midi, Peter Mertes et Idriss Kathrada sont allés explorer les boutiques de Nagoya, beaucoup de choses luxueuses, trop luxueuses peut-être. Mais il semble qu'il y ait une clientèle. L'imagination a encore frappé : puisque la distance entre le Japon et La Réunion est la même qu'entre La Réunion et Paris, pourquoi disent-ils, n'aurions-nous pas un jour une ligne aérienne directe, sans escale, entre La Réunion et le Japon ? Ce jour là, le tourisme à La Réunion fera certainement un grand bond. Soirée conviviale et petits plats délicieux chez Masako Date, championne de l'énergie solaire qu'elle revend à sa compagnie d'électricité. Masako-san est une grand amie de La Réunion, elle a maîtrisé les secrets du rougail saucisse et déjà goûté l'Ananas Victoria arrivé en direct des plantations de Raphaël Avice grâce à ColiRéunion. Masako-san maîtrise aussi chaque jour un peu plus la langue de Molière et de Lacaussade, et c'est un plaisir de l'écouter.
Samedi, c'est Do-yobi, le jour de la Terre. Dès les premières minutes après l'ouverture de l'exposition, on sent la pression, le flot des visiteurs est plus dense dans le Musée des Fleurs, la queue est plus longue pour la cafétéria. Les comptages donnent une estimation pour cette journée de samedi de deux mille visiteurs sur le stand de La Réunion, le double des journées en semaine. Kaori Muramoto-san, dont la sœur Midori-san est venue à La Réunion en 2004, et son amie Yoshie Yamazaki-san, sont venues en renfort pour donner les explications. Hana Festa : le Dodo lé là, clopin-clopant pour les enfants! Pendant ce temps-là, Peter, Josiane et Idriss ont pris le train JR avec Toshie-san pour découvrir Takayama, une petite ville dans les montagnes qui est un peu le « Cilaos » ou le « Salazie » de Gifu. Compte-rendu par Josiane Even, de l'Atelier des Margouillats, Peter Mertes, de Pardon !, et Idriss Kathrada, Consultant : « Le train est parti à l'heure. Au Japon, les trains sont aussi précis que des horloges. Le conducteur a des gestes précis et réguliers comme des signes de croix, et on se sent rassuré. Le trajet évoque la route de Salazie, avec les remparts, mais la végétation est différente, à part les cryptomérias. En bref, on a très bien mangé, visité une ancienne « maison de commerce » pleine d'antiquités, des « livres de crédit » d'époque, des fûts à saké rectangulaires, des meubles superbes, des cartes anciennes et des outils artisanaux. Bel orage, une pluie quasi-tropicale, le tonnerre comme si c'était la guerre qui recommençait. Dans une boutique musée, des objets avec des croix gammées allemandes, rappels d'une période troublée. Takayama est un village très touristique, mais nous sommes étonnés de voir que les touristes sont japonais, essentiellement japonais, il y a très peu d'étrangers. Retour à Gifu et retour sur trois premiers jours au Japon : on pensait arriver dans un pays complètement « high-tech », mais on ne peut pas prendre une photo sans avoir des fils partout. Sinon, on a découvert des musiques de jazz japonaises au « Café Naturel ». Nous avons acheté trois CD, et le patron en a offert un. Et à Takayama nous avons acheté un CD de percussions. » Petite moto : la nouvelle collection 2005 ? Pardon! s'est trouvé une cousine japonaise
9 000 visiteurs sur le stand de La Réunion au Festival Hana Festa 2005 Gifu
Le Musée des Fleurs où se trouve l'expo réunionnaise. Le stand de La Réunion à Hana Festa 2005
9 000 visiteurs pour la Rose de Porcelaine Les Roses de Porcelaine des Plantations Mélissa Après sept jours d'un succès qui a dépassé largement ce que nous pouvions espérer, l'exposition réunionnaise au Festival des Fleurs Hana Festa 2005 Gifu a plié bagages pour déménager vers Gifu-City où elle ré-ouvrira sur un espace de deux cents mètres carrés au centre artisanal Active-G le jeudi 9 juin prochain, avec les présentations de l'ensemble des partenaires d'une certaine forme de l'excellence péi. Sinon, tôt ce matin, les autres membres de l'équipe sont allés à Nagoya pour prendre le Shinkansen, le TGV japonais, et continuer sur Kyoto où ils ont passé la journée. Kyoto, ce serait peut-être comme un hybride de Chartres, de Versailles et du Mont Saint Michel. C'est l'une des merveilles du monde. C'est une expérience qui se vit personnellement, et qu'il est difficile de raconter mieux que cela ne l'a été fait dans une littérature déjà abondante. Les détails sont dans toutes les bonnes librairies.
Le « Gifu Shimbun » a publié un article sur la présence réunionnaise dans son édition du dimanche 5 juin, où il explique brièvement la relation entre la région de La Réunion et la préfecture japonaise de Gifu. Il décrit la présentation à Hana Festa et, ce qui est le plus important maintenant, annonce l'exposition qui débute jeudi prochain au centre artisanal Active-G, en plein cœur de la ville de Gifu, pour une durée de neuf jours. Traduction de l'article : La Préfecture [de Gifu] et des groupes privés organisent l'échange : Légende de la photo : l'île de La Réunion est présentée par Guy Pignolet (à g.) La Préfecture de Gifu et des groupes privés organisent des échanges avec l'île française de La Réunion, qui se présente ici avec une exposition de photos, de cartes, etc., à Kani, au Festival Floral « Hana Festa 2005 Gifu » (parrainé entre autres par le Gifu Shimbun et Gifu Hoso TV). La Réunion, qui est située dans l'Océan Indien, est une Région de France, avec environ huit cents mille habitants. C'est en 1992 que les relations ont commencé par des rencontres entre un groupe du club des Jeunes Astronautes Japonais de Kakamigahara et des organisations françaises de développement de l'éducation spatiale. Des échanges se sont ensuite développés entre l'Université de La Réunion et l'Université de Gifu avec le soutien de la Préfecture de Gifu et avec des volontaires appartenant à des groupes privés. Un pont s'est créé avec l'aide des organisations de culture spatiale de Kakamigahara et de Guy Pignolet, un ancien ingénieur de l'agence spatiale française. Sur l'exposition, auprès des photographies de fleurs, on peut voir des paysages de La Réunion et des petites maisons en céramique. Le public est ravi, et Monsieur Pignolet invite les personnes de bonne volonté à contribuer au développement des relations entre Gifu et La Réunion. Cet événement se termine aujourd'hui à Hana Festa. Il continuera dans la ville de Gifu, à Active-G, du 9 au 17 juin prochain. [fin de l'article ] Aujourd'hui, c'est lundi, un jour de repos en attendant la deuxième partie de l'exposition. Idriss Kathrada, dont c'est le dernier jour au Japon, est parti explorer un petit bout de Tokyo, la ville géante à laquelle il a trouvé des allures américaines. Pour les autres membres de la délégation réunionnaise, c'était flânerie et boutiques dans le centre de Gifu, avec un passage à la Poste pour chercher des jolis timbres. Dans une petite boutique d'une petite rue près du centre de Gifu, j'ai trouvé les mêmes gadgets clignotants « made in China » que j'avais trouvés dans une petite boutique dans une petite rue près du centre de Saint Paul. Ensuite nous sommes allés prendre un café, et nous avons eu une conversation de café sur l'avenir du monde.
Expo Aichi 2005 - train fantôme hi-tec du pavillon allemand En une journée passée à l'Exposition Universelle Aichi 2005, nous avons pu voir quatre pavillons, et encore, en utilisant des « privilèges » pour court-circuiter à deux reprises des queues impressionnantes. Il faudrait une bonne semaine pour tout visiter tranquillement. Mais nous avons pu voir le « clou » de l'exposition, le spectacle de Sony sur écran super géant sur l'humanité dans l'environnement de sa planète. « Etonnant, surprenant, de voir comment marche la gestion à la louche de 1500 personnes toutes les dix minutes pour ce spectacle. Sinon, pas de papiers gras, et pas trop de marchands du temple… » ( Josiane Even, Atelier des Margouillats) « C'était très intéressant, dommage qu'il n'y ait pas plus de temps. Je n'ai pas l'habitude de faire la queue aussi souvent, mais c'est bien organisé. J'ai bien aimé le Linimo, ce train magnétique qui fonctionne sans roues. Et nous étions bien rangés en rangs par trois pour monter dans les voitures… » ( Peter Mertes, Pardon!) La population, l'eau, l'énergie, l'air que l'on respire, c'est le film de toutes ces choses essentielles de la vie pour lesquelles la compréhension est souvent le commencement du changement dans nos attitudes et dans nos actes. Sur l'immense écran, Harrison Schmitt, l'astronaute de la mission Apollo-17 rappelle qu'avant toute autre chose, ce que la conquête de l'espace a apporté, c'est un autre point de vue sur la Terre. « La tête dans les étoiles pour mieux regarder Sainte Rose », c'est précisément le slogan du C22SR, le Centre Culturel Spatial Régional de Sainte Rose. Et ce qui se montre à l'Expo Universelle Aichi 2005, c'est, à l'échelle de notre région, tout ce que nous voulons présenter dans ce projet du C22SR qui ti-pas, ti-pas, émerge doucement dans les consciences avant de venir se poser un jour comme les pièces d'un puzzle sur les coulées de 1977, à deux pas du Jardin du Soleil Levant. International Space Station model pour le C22SR
Hier, mardi, à l'Exposition Universelle Aichi 2005, après la visite du Pavillon de la France, nous y avons rencontré Madame Keiko Horie, de l'Ambassade de France, responsable de l'antenne de Nagoya de la Mission Economique. Elle s'est entretenue en particulier avec Peter Mertes, de « Pardon ! Création », des modes d'accès sur le marché japonais et des contacts français de l'Ambassade. Ce matin, j'ai commencé les démarches pour permettre à un fauteuil et à une petite table très design, modèles brevetés, d'aller retrouver leur place à Saint Pierre dans la collection des meubles Bois Créole de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat. J'ai aussi pris les contacts avec les intervenants japonais qui participeront à deux émissions de radio locales samedi prochain, pour expliquer brièvement La Réunion et dire les contacts que recherchent les partenaires de l'Expo Réunion Gifu 2005. Pendant ce temps-là Josiane Even et Peter Mertes sont allés à Tajimi la capitale régionale de la céramique, à une heure et demie de la ville de Gifu, pour une série de rencontres dont on sentait qu'elles avaient été très bien préparées par nos amies accompagnatrices, Madame Toshie Kawade et Madame Kinuko Omura. Nous avons terminé la journée autour d'un grill « yaki niku » dans un restaurant coréen, sous un écran de télévision qui montrait une rencontre internationale de foot dans un stade vide de tout spectateur, pour des « raisons de sécurité ». Etonnant.
Tajimi, par Josiane Even, Atelier des Margouillats Tajimi - Josiane Even : " c'est du cobalt ! " « La céramique, c'est quelque chose dans le long terme. L'œuvre d'art, c'est le résultat, l'héritage de sept générations de travail. Dans la maison-musée des Kato, on trouve quatre générations. Il y a la porcelaine fine comme une coquille d'œuf, transparente, fragile, et la céramique rustique, lourde, pleine de sens. Les deux se côtoient. Les prix peuvent être étonnants, avec un vase signé à dix mille euros qu'on peut toucher, il n'y a pas de caméras de surveillance, ni trois gardes de sécurité pour veiller sur les poteries de prix. La céramique n'est pas ici d'une compréhension facile, comme ce bol à thé que l'on présente à l'invité tourné pour qu'il voie la décoration sous son meilleur aspect. Ensuite l'invité tourne le bol pour que le thé ne coule pas sur cette face jolie. C'est magnifique. Mais ce n'est pas des gens qui travaillent individuellement. Derrière le maître, il y a une déclinaison, un atelier. Je suis plus dans l'artisanat et la réalisation personnelle de A à Z. J'ai retrouvé tout ce que j'ai laissé de mes débuts, le four à bois, etc. C'est une visite qui donne envie de faire autre chose, autrement… » Tajimi - Création contemporaine
Ouverture de l'exposition à Active-G A neuf heures et demi du matin, toute l'équipe de la délégation réunionnaise s'est retrouvée devant la porte des deux cents mètres carrés du Musée Takumi pour la remise des clés, et nous avons procédé au montage de l'exposition, avec l'assistance de nos amis du bureau des affaires internationales de la Préfecture de Gifu. Nous avons eu encore des petits problèmes d'accrochage des affiches et d'adaptateurs à changer pour les prises électriques mais et à une heure de l'après-midi, les tables étaient prêtes, couvertes de belles nappes couleur sable, le matériel que nous avons apporté était installé, et l'expo a ouvert ses portes, prête à accueillir son public. L'exposition à Active-G est simple, élégante, jolie, et elle a plu aux quelques visiteurs qui sont déjà venus nous voir. Ce ne sera pas les foules de passage comme à Hana Festa, mais nous attendons essentiellement le public ciblé de nos correspondants et de nos amis, et tous ceux qui viendront spécifiquement nous voir un échantillon des activités de qualité que nous avons à La Réunion, région de France et d'Europe. Dans l'après-midi, nous avons eu l'aide de Mme Yurie Sumita, pour les présentations en japonais. Pendant les neuf jours que va durer Expo Réunion Gifu 2005, volontaires francophones ont prévu de se relayer au Musée Takumi. Le soir, après cette journée un peu longue, Mme Misato Nishibe nous a fait découvrir un restaurant sympathique, une sorte de restaurant-poupée-russe à la japonaise, où il y a, dans le restaurant, la figuration d'une rue avec tous les fils électriques caractéristiques des rue japonaises, et un restaurant sous son toit en tôle. Le restaurant dans le restaurant... Nishibe-san et le menu en images
Film CTR : neuf minutes pour mille visages de La Réunion Vingt-cinq personnes seulement, mais un premier rendez-vous, avec un professeur qui est intéressé par une coopération éducative, et qui m'a invité à visiter son école après la fin de l'expo. La plupart de ces visiteurs, en voyant La Réunion sur le globe, pensent d'abord que nous sommes une petite île perdue au large de l'Afrique et, même si l'Afrique est une partie de nos origines, ils sont surpris de découvrir que nous sommes une région française et une composante dynamique de l'Union Européenne. Peter Mertes et Josiane Even sont partis tôt ce matin, très tôt, pour aller passer la journée à Tokyo, profitant du Shinkansen et des avantages du « Japan Rail Pass ». Tous nos amis de Gifu leur ont dit « qu'est-ce que vous allez donc bien faire à Tokyo, c'est tout juste une grande ville.. ». Mais l'attrait de la grande ville a été le plus fort et ils sont donc allés à Tokyo. Ils ont eu un déjeuner très sympathique « chez Pierre », un restaurateur français apparenté à La Réunion, installé à Tokyo depuis une trentaine d'années. Ils ont vu des belles vitrines. Premiers commentaires : « c'est fou ce qu'on trouve de beaux produits européens à Tokyo… ». Rendez-vous à Yokohama avec Takako, la « Réunionnaise » de Gifu, qui a passé un an dans notre région pour y devenir française au Lycée Agricole de Saint Paul, et qui maintenant commence des études de type « Sciences-Po » dans une université japonaise de la banlieue de Tokyo. Nous avons dîné au Landmark Tower, un magnifique bâtiment de construction antisismique, haut comme la Tour Eiffel avec, quand il fait beau, une vue magnifique sur tout le port de Yokohama. Mais la pluie est arrivée et le sommet de la tour était dans le nuage. Et puis nous sommes rentrés dormir à Gifu, à quatre cents kilomètres après le restaurant italien. Dîner à Yokohama avec Takako-de-Sainte-Rose
Dans l'entrée du Musée Takumi, Une cinquantaine de visiteurs, deux interventions sur les radios locales, un interview pour Haroro ScienceNet, et plusieurs contacts, dont l'un avec un spécialiste de l'architecture durable, très intéressé par le volet énergies nouvelles de la Technopole de La Réunion. C'est une journée bien remplie, avec la visite de plusieurs de nos amis de Gifu, et l'aide de Yoshie Yamazaki pour expliquer en langue japonaise ce pays de huit cents mille habitants, situé au large de Madagascar, qui est l'une des régions les plus brillantes de la France et de l'Europe. Le matin, Laeticia Gardaix a fait un enregistrement pour Watch 78.5 FM, après un visite sur l'expo de l'équipe de l'émission, et au milieu de l'après-midi, Kenji Ogimoto et Guy Pignolet sont intervenus en direct sur FM 80 pour expliquer les objectifs de l'exposition et inviter les auditeurs à aller sur le site internet et à venir voir sur place au Musée Takumi. Promotion en direct sur Radio 80 Gifu FM Pendant que Guy Pignolet et Kenji Ogimoto étaient en téléconférence avec Ris Orangis, en banlieue parisienne, pour la préparation du lancement d'une fusée du Club Spatial de Gifu, soirée dans un espace branché, plutôt jeune, pour Josiane Even et Peter Mertes, à l'invitation d'un artiste concepteur de vêtements originaux, avec rencontres et prises de rendez-vous. Voilà.
« Des très bons contacts » pour Peter Mertes, de Pardon ! Création, et pour Josiane Even, de l'Atelier des Margouillats, qui ont été « enlevés » sur l'exposition en début d'après-midi par des nouveaux amis qui font tout ce qu'ils peuvent pour que les langues ne soient plus des obstacles. Tout ceci dans le sourire, qui est sans doute l'une des caractéristiques les plus marquantes du Japon régional où nous sommes. Rencontres universitaires à Expo Réunion Gifu 2005 A Active-G, un « G » comme « Gifu », nous avons eu aujourd'hui une quarantaine de visiteurs sur l'exposition, sans compter le passage d'une dizaine de nos amis, et en particulier les passages du Professeur Hideki Mino'ura, responsable des recherches sur les cellules solaires organiques à l'Université de Gifu, et de Mme Hiroko Kudora, directeur des relations internationales de l'Université (voir Gifu Niouze N° 2). Comme beaucoup de personnes actives, que ce soit à Gifu ou à La Réunion, le Professeur Mino'ura a un emploi du temps débordant, et il ne pourra malheureusement pas venir lui-même en octobre prochain à l'Université d'Eté de l'ARER, mais nous allons coopérer à la réalisation d'un petit démonstrateur éducatif pour présenter la synergie entre l'électricité solaire et la filière hydrogène. Peter Mertes, de Pardon!, au Château de Gifu Pour finir la journée, nous sommes montés avec le téléphérique au Château de Gifu, qui domine la ville au sommet de sa colline boisée. Il faisait beau au coucher du soleil qui a été remarquable, et le spectacle des lumières de la ville était magnifique. Coucher de soleil sur Gifu et ses 400 000 habitants
Une vingtaine de visiteurs seulement dans la journée, mais une longue, très longue conversation, dont j'ai essayé ci-dessous de résumer l'essentiel, avec Seiichi Inoue, éminent francophone qui prépare un doctorat d'Histoire, pendant que Josiane Even et Peter Mertes étaient en exploration à Nagoya avec Mme Toshie Kawade-san. Les bonnes histoires du passé et du futur avec Guy Pignolet et Seiichi Inoue :
* La fin de l'Histoire, l'exception juive et la particularité japonaise * Il y a quelque cinq mille ans, nos ancêtres inventaient l'écriture et passaient ainsi de la « pré-histoire » à l'histoire tout court. Avec l'explosion actuelle des technologies de communication et cette sorte de tsunami qui déferle sur le monde avec la démocratisation des moyens de création de l'information visuelle, est-ce que nous n'arrivons pas à la fin de cette histoire, pour passer à « quelque chose d'autre » ? Non pas une fin de l'histoire comme l'a annoncée l'américain Fukuyama, pour qui le « libéralisme » triomphant est installé pour des millénaires, et plus rien ne se passerait, mais au contraire un passage d'une cohérence accumulatrice à une galaxie grandiose de multiples « ici et maintenant » simultanés débordants de créativité. Dans cette perspective, la position japonaise est dans une situation pivotale très comparable à celle du peuple juif quand le roi David a décrété il y a 2500 ans de cela que tous les juifs devraient savoir lire et écrire, ce qui pendant vingt cinq siècles a fait leur différence essentielle avec les autres peuples de la Terre. Aujourd'hui, pour l'interconnexion des cerveaux, le monde indo-européen fait appel essentiellement à la logique de la construction syllabique et au lobe gauche du cerveau, tandis que le monde chinois se sert avant tout des modes analogiques et du cerveau droit. En ce moment, seuls sur la planète Terre, les japonais sont formés systématiquement dès leur plus tendre enfance à l'utilisation intégrée des deux parties du cerveau, et c'est lourd de conséquences pour l'évolution de la pensée vers les systèmes complexes.
* Hiroshima est-il l'acte de naissance de l'Humanité ? * On ne vit vraiment que lorsqu'on est mortel. Pendant longtemps, on a pensé à la grandeur et à la décadence des nations, qui pouvaient se succéder les unes aux autres, mais la pérennité de l'espèce humaine elle-même n'était pas mise en question, et « l'Humanité » n'était qu'un rêve philosophique. Depuis Hiroshima, nous avons pris conscience que par ses propres actes, ou de manière naturelle, l'Humanité pouvait disparaître totalement de la surface de la planète, pratiquement du jour au lendemain, par l'effet des pollutions, des virus, des astéroïdes, et nous en passons, ou encore du fait de quelques esprits guerriers trop bien intentionnés. Du coup l'Humanité a pris la consistance d'une réalité, et elle est devenue un être vivant, écologique, à part entière. A Hiroshima, cela c'est passé dans la douleur, certes, mais c'est le Japon qui a eu l'honneur de recevoir la notification de l'acte de naissance de l'Humanité, et un certain nombre de Japonais le savent, avec toute la responsabilité parentale qui en découle pour l'avenir de la planète. D'où Kyoto, le thème de l'Exposition Universelle de Nagoya sur la sagesse de la nature, et l'intérêt tout particulier des Japonais pour tout ce qui touche au développement durable. Les Japonais sont mondialistes, mais d'une manière différente de celle des Etats-Uniens.
Une trentaine de visiteurs et de visiteuses pour la journée, dont une dame qui veut venir faire du tourisme à La Réunion, et à qui nous avons indiqué le site internet du CTR pour ses contacts ultérieurs. Et deux jeunes filles, très intéressées par le transport d'énergie sans fil et les filières hydrogène. Elles ont demandé de longues explications sur nos activités dans ces domaines, et laissé leurs adresses. Nous avons profité de la présence bénévole de M. Seiichi Inoue et de Mme Kuniko Ogimoto pour faire des enregistrements vidéo de l'exposition, avec commentaires en français, en anglais et en japonais. Nous nous posons la question de la pérennisation de cette manifestation pour les années à venir. Faut-il réserver Active-G pour 2006 ? Expo au Musée Takumi : table du Théâtre Talipot Expo au Musée Takumi : table de la carte en relief et du globe terrestre Expo au Musée Takumi : table de l'Iloi
Journée professionnelle pour Josiane Even qui, sous la conduite de Mme Kuniko Ogimoto, est retournée à Kyoto pour y visiter des sites hautement exceptionnels de l'art céramique japonais. Four de poterie traditionnel à Kyoto Sur l'expo à Active-G, une vingtaine de visites dans la journée, dont celle de MM. Yoshifumi Matsudaira et Daisuke Mizuno, du bureau régional du Jetro, l'organisme du Commerce Extérieur japonais, qui ont longuement pu apprécier un échantillon des multiples activités de haut niveau que l'on peut trouver à La Réunion. Expo : visite de MM. Matsudaira et Mizuno, du Jetro La journée s'est achevée sur un bateau, pour voir le spectacle artisanal et touristique de la pêche aux cormorans, sur la rivière Nagara. Paniers repas et ambiance décontractée, où nous avons invité pour les remercier les bénévoles qui nous ont aidés pour organiser les expositions, communiquer avec les visiteurs et susciter des rencontres fructueuses. Les cormorans jouent leur rôle comme des grandes vedettes en plongeant pour attraper les poissons avant de revenir les dégurgiter sur les bateaux. A la fin du show, ils se dressent sur le bord des barques et se racontent des histoires les uns aux autres en se congratulant mutuellement. Tout ça est très sympathique. On suspecte que les poissons font également partie du spectacle, et qu'ils sont rejetés à la rivière en attendant de revenir à la tombée de la nuit suivante pour le plus grand plaisir des nouveaux spectateurs. Laeticia Gardaix sur le bateau des Ukai
Aux aurores de ce jeudi pluvieux, Josiane Even, de l'Atelier des Margouillats, et Peter Mertes, de Pardon! Création, ont réussi, après une course entre bus et taxis et la gare de la compagnie privée de Shin-Gifu, à monter littéralement à la dernière minute dans le train qui devait les amener à l'aéroport international de Nagoya, munis d'une simple contremarque prise à la volée, transformable au terminus du train. Mais au terme d'un voyage qui sur les cartes a toutes les apparences d'une ligne droite, ce n'est que samedi soir qu'ils arriveront à Gillot. Cherchez l'erreur. Le quotidien Asahi Simbun a publié ce matin un encart dans son édition régionale :
Traduction de l'article : SPOTLIGHT : M. Guy Pignolet, 63 ans, Coordinateur de l'Expo Réunion Gifu Présentation d'une île qui ressemble à Gifu C'est au centre artisanal et culturel « Active-G » de Gifu que se tient jusqu'au 17 juin l'exposition « Réunion Gifu 2005 ». Il en est le coordinateur. L'île volcanique de La Réunion, située à l'est de Madagascar dans l'Océan Indien, est une région de France. Monsieur Pignolet dit qu'avec ses montagnes et ses vallées, La Réunion ressemble à Gifu, et il aime beaucoup Gifu. C'est un ancien ingénieur du Cnes, où il a eu une belle carrière. Par deux fois, en 1980 et en 1985, il a été candidat astronaute. Depuis son premier voyage en 1964, il est venu une vingtaine de fois au Japon et, en 1992, il a rencontré pour la première fois les jeunes qui construisaient des petites fusées à Kakamigahara. Les 10 partenaires de l'exposition présentent des meubles, des T-shirts, de la céramique, des fruits et des fleurs et les arts de l'image. A La Réunion, la nature est très belle, mais il y a aussi beaucoup de dynamisme pour développer les sciences, l'industrie et les technologies nouvelles. « Je voudrais dire aux habitant de Gifu que notre île est belle et les inviter à venir. » _____ Sur l'exposition, il y a eu aujourd'hui une quinzaine de visiteurs, dont un directeur d'agence de voyage, francophone et amoureux de la langue créole, et le représentant d'un association culturelle franco-japonaise, intéressé par le Théâtre du Talipot..
Clôture de l'Expo A Gifu, comme à peu près partout au Japon, la relation à l'argent est assez simple : vous payez en espèces, avec des billets bien rangés dans une enveloppe quand la somme est un peu conséquente. Le chèque n'existe pas, et mis à part les quelques distributeurs de la poste qui veulent bien fonctionner comme les gabiers péi, dans aucun autre endroit de Gifu il n'est possible de retirer de l'argent d'une manière simple. Et quand ma carte bleue a bloqué hier pour des raisons mal expliquées, bonjour l'angoisse. Habituellement, en vertu de la loi de la tartine beurrée, ce genre d'incident aurait plutôt tendance à se produire le samedi après-midi une veille de week-end prolongé. Heureusement, c'était jeudi, avec le décalage horaire j'ai pu appeler ma banque, et en quelques heures, la situation était débloquée. Les gabiers fonctionnent à nouveau, et le temps s'est remis au beau soleil pour ce dernier jour. Il y a eu une trentaine de visiteurs dans la journée, dont la directrice du département commercial d'un studio de mode, un architecte très intéressé par le mobilier créole, et à la toute dernière heure avant la clôture, Mme Keiko Horie, Chef de l'antenne de Nagoya de la Mission Economique de l'Ambassade de France. Nous avons pu lui parler longuement de La Réunion, terre française, européenne et planétaire au milieu de l'Océan Indien, où les visions du futur émergent parfois avec quelques secondes d'avance sur les autres régions de France. Visite de Madame Keiko Horie, de l'Ambassade de France A cinq heures, nous avons refermé les portes de cet espace du Musée Takumi qui pendant neuf jours a respiré de l'air de La Réunion, et avec l'aide de nos amies bénévoles, nous avons procédé à un démontage de l'exposition qui avait un petit côté passage du Père Noël, avec des petit cadeaux souvenirs pour chacune et chacun. Il y a maintenant des actions de suivi à faire, à Gifu et à La Réunion, et entre autres, on peut déjà annoncer pour les personnes que cela intéresse, ou qui connaissent des personnes que cela peut intéresser, que les dates de la prochaine session pratique de formation à la conduite de projet organisée par Science Sainte Rose ont été fixées au 24 et 25 septembre 2005. Le programme et les fiches d'inscription sont disponibles sur demande par email à formation@grandbassin.net . En attendant, les « Gifu Niouze » continuent jusqu'à vendredi prochain, 24 juin 2005, et après, c'est fini.
Midori-san fait la "Une" du Gifu Shimbun Midori Muramoto à Piton Saint Leu en juillet 2004 Souvenez-vous, c'était il y a près d'un an, une délégation de Gifu est venue à la Réunion pour lancer une fusée à eau bi-étage à ExpoScience Océan Indien 2004. Et c'est pendant la visite au Lycée Stella de Piton Saint Leu que Midori Muramoto, étudiante à l'Université de Gifu, a appris par un e-mail, suivi aussitôt d'un appel téléphonique depuis le Japon, qu'elle venait d'être engagée comme journaliste par le quotidien principal de Gifu, le « Gifu Shimbun ». Elle a pris son travail en mars dernier et depuis, Midori-san a écrit de nombreux articles sur l'actualité scientifique locale de la Préfecture de Gifu. Mais aujourd'hui, pour la première fois, son article est publié à la Une du journal ! Elle y parle du club spatial de Gifu et de la fusée qui va bientôt être lancée. Incidemment La Réunion lé là aussi… Traduction de l'article : Le Club Spatial de Gifu -------------------------------------------------- Compte à rebours pour le lancement de leur rêve Plusieurs étudiants de l'Université, ainsi que des ingénieurs et des personnes travaillant dans des entreprises privées se retrouvent au Club Spatial de Gifu sous la présidence du Professeur Minoru Sasaki pour y vivre ensemble leurs rêves d'Espace. Ils se sont donnés pour challenge de construire une fusée qui dépasse le niveau habituel des réalisations amateur, et le mois prochain, ils participeront en France à la Campagne Nationale de Lancements de Fusées. Ce sera une grande étape dans la réalisation de leurs rêves. La "Une" du Gifu Shimbun du samedi 18 juin 2005i Légende de la photo du haut : « Les membres du Club Spatial de Gifu préparent leur fusée pour une campagne de lancement en France le mois prochain. » Légende de la photo du bas : « Les membres du Club pendant la fabrication de la fusée à eau lancée en juillet dernier dans la région française de La Réunion. » La fusée du Club Spatial de Gifu sera lancée à La Courtine Fusées à eau pour Expo Science Réunion Océan Indien 2004 ----- Note rajoutée : la fusée UCG-05 a été lancée avec succès à La Courtine le 29 juillet 2005 -----
Séance d'écriture au " Sweets Café " C'est dimanche, et je viens de faire quelques petites courses dans les magasins qui sont ouverts 7 jours sur 7. Cela va sans doute avec les boutiques de proximité ouvertes 24 heures sur 24, et c'est bien pratique. Du 3 ème étage où je prends un « set » sandwich-salade-café au « Sweets Café », je peux apercevoir la tour des télécommunications de Gifu, et aussi tous les toits, couverts de tuiles rondes, ou de tôles quelquefois un peu rouillées, des petites maisons qui s'entassent entre les immeubles sous le fouillis des fils électriques. Derrière les sourires omniprésents, avec les sourires qui sont aussi une manière de vivre, Gifu est aussi une communauté à la recherche de son avenir durable. Ici comme à La Réunion, les choses ne sont peut-être pas nécessairement simples. A Gifu comme à La Réunion, on sent un certain écart par rapport aux grandes métropoles que peuvent être Paris, Tokyo ou, ailleurs sur la planète, des villes comme Sao Paulo, même si de la gare de Gifu il ne faut qu'une vingtaine de minutes pour être au centre de Nagoya par le train express régional du JR, et même si Osaka n'est qu'à deux heures de Shinkansen, ce qui est autre chose que les onze heures de vol pour aller faire un tour aux Galeries Lafayette. Mais cet écart se sent, et la conscience d'une identité régionale forte qu'il entraîne, ici comme à La Réunion, est sans doute un atout pour la traversée des turbulences planétaires qui nous attendent. La petite case en bois sous ses tôles bleues, sous les voies du JR J'ai passé l'essentiel de l'après-midi à l'écoute du spécialiste des voyages Hiroshi Fujisawa, 46 ans et francophone, revenu spécialement pour explorer le potentiel réunionnais après avoir épluché la documentation que je lui avais remise. Ce qui distingue La Réunion dit-il, par rapport à d'autres destinations touristiques comme Hawaii, les îles du Pacifique ou la Nouvelle Calédonie, c'est la diversité unique qui s'exprime dans notre région, et selon M. Fujisawa, de nombreux Japonais seraient tentés par « l'expérience de toucher ensemble cette diversité ». Au cours des réflexions, un élément nouveau a émergé, qui serait susceptible d'attirer les Japonais, c'est la dimension culturelle et métaphysique de cette diversité. La grande difficulté reste la durée et les complications du trajet entre le Japon et La Réunion. M. Fujisawa, qui connaît Air Austral, suggère que s'il y avait un vol hebdomadaire direct rempli de touristes japonais entre la Réunion et le Japon, cette difficulté disparaîtrait. A voir. Rencontre avec Hiroshi Fujisawa à l'Hôtel Renaissance
La petite statue sur le parvis sud de JR-Eki (Gare de Gifu) “Une des plus graves crises économique et sociale que la Réunion ait connue se profile dans un délai très rapide”, affirme [Paul Vergès]. “Nous allons vers des orages, il convient de préparer l'opinion” – dans le JIR de ce matin. Je ne l'ai pas fait exprès, mais hier, je terminais le paragraphe philosophique des « Gifu Niouze » avec ces mots : « la conscience d'une identité régionale forte [], ici comme à La Réunion, est sans doute un atout pour la traversée des turbulences planétaires qui nous attendent ». Les principales raisons pour multiplier les relations entre la Réunion et Gifu, une région à la fois proche et différente de la nôtre, ce ne sont pas des raisons économiques, ou technologiques, c'est parce qu'il y a le feu et qu'il faut se donner les moyens de visions nouvelles. On pourra en reparler à l'occasion.
A Gifu, comme à Sainte Rose, la Lune est pleine Ce soir, la Lune est brillante. La Lune est belle. A la demande des étudiants du Club Spatial de Gifu, la maquette de Spoutnik 40 Ans va rester en pension à l'Université de Gifu jusqu'au mois d'octobre prochain. Du Bourget sont arrivées les images souriantes des voiles solaires de l'3UP, exposées à deux pas de l'A380. Si tout va bien, demain 21 juin 2005, une fusée envoyée depuis un sous-marin russe, quelque part dans la Mer de Barentz, lancera Cosmos-1, la première voile solaire fonctionnelle, financée par la Planetary Society et par les Studios Cosmos, qui sont la propriété de l'une des femmes du regretté Carl Sagan. Et samedi prochain 25 juin, les Petits Débrouillards organisent un festival de fusées à eau devant la Médiathèque de Saint-Denis. Les maquettes de voiles solaires de l'U3P Pendant l'essentiel de la journée, j'ai préparé les rendez-vous des prochains jours et j'ai travaillé des courriers que j'avais un peu laissés de côté pendant les expositions. Avec les moyens internet, le « bureau » peut être n'importe où dans le monde, c'est tout pareil. Notre planète est planétaire, à la recherche des moyens de son développement durable, globalement, avec des actions locales. Il n'y a guère plus que les hommes politiques nationaux pour défendre le système des nations.
Sisyphe Ce qui marche bien, c'est qu'à 22h52 en Temps Universel, à Pasadena en Californie, Emily Lakdawalla a tapé sur son clavier l'ambiance de gueule de bois que mon ami Lou Friedman lui téléphonait depuis Moscou après l'échec du lancement de la voile solaire Cosmos-1, et que trois minutes plus tard, dans une chambre à deux pas de la gare de Gifu, je partageais pleinement ce sentiment à la Rudyard Kipling. Il faut tout recommencer et il faudra encore quelques années avant d'avoir une chance de voir passer la belle étoile défilante sur fond de cosmos que sera la première voile solaire. Il y a 25 ans qu'avec quelques amis j'ai fondé l'U3P, l'association française de la propulsion photonique, et cela fait cinquante ans que Pierre Boulle en avait fait le thème d'ouverture de son fameux livre sur la Planète des Singes. C'est la vie. Sinon, nous ne sommes pas seuls. J'ai déjeuné à l'Université de Gifu avec Gilles Guerrin, qui y enseigne la langue française, et qui bon an mal an, sous couvert d'une association France-Japon, s'efforce de développer des échanges culturels interrégionaux entre Besançon et Gifu. Tout ce qui est national est en chute libre. L'avenir mondial, y compris l'avenir européen, appartient aux régions. Déjeuner à Gidai avec Gilles Guerrin, de Besançon Avec le Professeur Minoru Sasaki, j'ai travaillé à l'élaboration du plan d'échange entre ses étudiants et ceux du Lycée Pierre Poivre de Saint Joseph. Ce n'est pas facile de jouer entre les calendriers scolaires, les liaisons aériennes décousues et l'administration des financements, mais on va y arriver, et les robots péi vont bien finir par rencontrer amicalement ceux de l'Université de Gifu. Un peu plus tard, le Professeur Satoru Kojima évoquait l'excellent dîner qu'il avait eu l'an dernier au Tampon avec le regretté sismologue japonais Kei Aki, disparu la semaine dernière au moment où il allait s'installer dans sa nouvelle case avec sa famille réunionnaise. Kojima-sensei attend prochainement la visite d'un étudiant de la Faculté du Chaudron qui devrait faire un stage dans son département à l'Université de Gifu. Soirée tout-à-fait détendue, avec les pieds sous la table, mis en tailleur ou dans une position approchante, dans un bon restaurant avec des bons petits plats japonais, en compagnie des responsables du bureau régional de Gifu du JETRO, l'organisme japonais du Commerce Extérieur. Nous y avons parlé amicalement de quantité de choses variées, y compris d'Economie, et aussi des pratiques particulièrement innovantes de La Réunion dans les domaines des énergies solaires. Dîner 100% gastronomique avec nos amis du Jetro
Hikari (la lumière) Sous le soleil, la surface noire des laves cordées se colore de discrètes irisations qui sont une composante de l'esthétique des productions de notre volcan. Et à Gifu, sous les lumières du Musée des Sciences, les ailes du grand papillon endémique se parent de la beauté de dix mille couleurs changeantes. Quelle est donc ce mystère qui produit des effets similaires sur les basaltes du volcan aussi bien que sur un lépidoptère ? Au nom de Jean-Luc Cheverry, professeur de talent qui travaille avec le proviseur Michel Marqui au Lycée Pierre Poivre à Saint Joseph, je suis allé rencontrer le professeur de physique George Taniguchi, du Lycée de Gifu, et nous avons fait des plans pour que des élèves de La Réunion et de Gifu puissent co-produire un petit film pédagogique sur le sujet et le présenter au prochain festival du film scientifique. Avec George Taniguchi au Lycée de Gifu Une belle opération en perspective, qui devrait commencer en septembre prochain pour se terminer à la mi-décembre, en faisant appel à des méthodes bien rôdées de conduite de projet, bien sûr, mais aussi aux ressources de la technologie internet. Il nous faut avoir de l'ambition, suffisamment pour que le projet soit intéressant, et pas trop pour qu'il soit faisable. Et à l'inverse des pratiques les plus courantes, il faut laisser beaucoup de flou et d'ouverture quant à la forme et au contenu mais être très strict sur le calendrier. Ce sont là les quelques petites recettes de base d'un succès garanti. Et comme les voyages coûtent cher du kilogramme, il faut utiliser la subtilité des ondes en pratiquant Skype, Yahoo Messenger, les webcams, et quand on a quelques jours devant soi, l'envoi par la poste de CD et de DVD. Vive la Poste, premier parrain de Spoutnik 40 Ans, ne l'oublions pas. Après avoir partagé ces belles pensées sur les méthodes d'organisation qui marchent, je suis allé boire un thé parfumé et goûter un cari poulet bien relevé au «Natural Café». Mayumi Miwa, patronne du Natural Café
Dans le train de Tajimi, la moitié des passagers sont en train de dormir. Les autres lisent, se font les ongles, ou se concentrent sur le clavier de leur portable pour lire ou envoyer des SMS. C'est le moment de penser à Mozart et de ressortir une petite note écrite il y a quelques jours sur un moment d'inspiration en voyant une affiche pour un concert de musique du génial compositeur autrichien. Dans l'évolution très rapide des cultures, de la Culture, et de la vie sur cette planète, la culture européenne a atteint un niveau très intéressant d'universalité. Mais aujourd'hui, la culture japonaise est peut-être "encore plus" universelle. De toute évidence, Mozart est japonais. A Tajimi-Mino, visite au très monumental Musée Régional de la Céramique, un bâtiment moderne, magnifique, encastré dans la nature, issu d'une volonté préfectorale, et aussi controversé que peut l'être à La Réunion la Maison de Civilisations. Bien sûr, il en coûte de l'argent des contribuables, mais de temps en temps, il est sans doute bon qu'une communauté s'offre collectivement cette nécessaire dose de grandiose et de luxe partagé. Tous les trois ans, il y a un festival international de la céramique, et j'espère qu'en 2008 La Réunion y sera présente. Dans la foulée, après un suchi-bar sur tapis roulant qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui du Fujiya de l'Avenue de la Victoire, retour à Kani pour une visite d'introduction à l'Académie Internationale d'Horticulture de Gifu, un nom qui recouvre une école technique régionale de formation professionnelle pour les horticulteurs et les architectes paysagistes, à la dimension des établissements réunionnais, avec des belles perspectives pour une coopération simple, harmonieuse et durable. Quand on coopère, c'est toujours pour soi qu'on le fait, et tout ce qu'on demande au partenaire, c'est de nous prêter un deuxième œil pour ajouter une nouvelle dimension à notre vision. Et pour finir la journée en chansons, rendez-vous à Nagoya avec le compositeur Shuji Kato, samouraï émérite de la francophonie, qui a fait du cabaret « ELM » une tête de pont de la chanson française au Japon, le point d'entrée d'un réseau grâce auquel je l'espère, il n'y a pas de raison que ça ne marche pas, la Maison du Vent, le « Ker » du Théâtre Talipot fera en 2006 une tournée déferlante sur Gifu et le Japon. Au Café Concert ELM, à Nagoya, M. Shuji Kato (à g.), Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, En sourdine, on entendrait déjà les premières notes du « ce n'est qu'un au revoir.. ». Demain, pour clore un chapitre du développement remarquable des relations entre La Réunion et Gifu, et en guise d'ouverture vers les prochaines étapes, la trentième et dernière édition de ces « Gifu Niouze » sera entièrement consacrée à une personne exceptionnelle, qui va maintenant mériter toute notre attention.
Un grand merci à Brice Vuillet
Qui est à l'origine d'Expo Réunion Gifu 2005 ? – c'est Brice Vuillet ! Qui a été le principal organisateur d'Expo Réunion Gifu 2005 ? – c'est Brice Vuillet ! Qui a géré la mise en place d'Expo Réunion Gifu 2005 ? – c'est Brice Vuillet ! Qui a assuré les traductions essentielles pour Expo Réunion Gifu 2005 ? – c'est Brice Vuillet ! Et à qui doit-on le plus grand « merci » pour Expo Réunion Gifu 2005 ? – à Brice Vuillet !
Brice Vuillet : La Réunion vous attend !
C'est fini pour les " Niouze ", en route pour de nouvelles aventures !
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